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Réflexions thématiques
par Karine Morenville 29 janv., 2024

Ce qui importe dans la participation des habitants ou collaborateurs d’entreprise dans un projet immobilier, c’est de savoir transformer une bonne écoute en idées, puis ces idées en propositions concrètes.
Et enfin de modeler ces propositions de valeur en parti architectural, puis en projet.

C’est la clé de voûte de toute coopération réussie.

Trop de programmes dit "concertés" se satisfont de l’écoute et des idées, et restent stériles en matières de propositions de valeur partagées, le parti général puis le projet restant du seul choix des concepteurs et du maître d’ouvrage.

C’est tout le processus de projet qui doit être réinventé. Au même titre qu’on écoute avec attention les ingénieurs et spécialistes de la construction, la parole de ceux qui vont vivre les lieux est à renforcer.

Les concepteurs ont tout à gagner en travaillant directement avec les participants d'un atelier de co-conception : ils tiennent le crayon, amènent leur expertise de projet, s'inspirent des propositions des participants, les croisent avec les leurs, actionnent la créativité de chacun, et définissent en commun un parti général qui sera le fondement du projet. Experts et participants sont ainsi collectivement valorisés et s'enrichissent mutuellement.

Quant aux Maîtres d'ouvrage, ils renforcent ainsi leur impact social et sociétal durablement en embarquant dès l'amont des études ceux qui
vivront sur place ou dans l'environnement proche. Aucun impact sur les délais, ni sur les coûts si la méthode est incarnée par tous et maîtrisée.
Le processus d'appropriation est progressif et pérenne.

Enfin le projet s'ancre durablement dans le territoire en s'enrichissant profondément de récits et d'histoires, de symboliques et de représentations, d'émotions et de sensibilités individuelles et collectives, de perceptions et de ressentis, et enfin de pratiques et d'usages.

Là est tout l'enjeu de la fabrique du "singulier", contre la standardisation et la reproduction automatique, de la reconquête de l'âme et de l'esprit des lieux, au profit de "l'être là", d'une existence collectivement choisie.

Karine MORENVILLÉ
par Karine Morenville 01 oct., 2022

QUELLE DIFFERENCE ENTRE "FAIRE AVEC" ET "FAIRE ENSEMBLE" ?

Dans le partage des réflexions et de la mise en oeuvre de l’intelligence collective dans les projets immobiliers et urbains, il y a 2 notions qu’il faut bien distinguer et comprendre, car elles n’ont pas du tout le même impact.

 La notion de « faire avec  » que l’on pourrait définir comme une volonté d’associer différentes parties prenantes (experts et non experts) dans le choix de solutions proposées. On parle alors « d’atelier collaboratif ».

 Et la notion de « faire ensemble  » que l’on pourrait définir comme une volonté d’associer les parties prenantes, d’égal à égal, pour réfléchir, proposer puis décider ensemble. On parle ainsi « d’atelier de co-construction ».

 Les différences tant en termes de développement de l’intelligence collective que de l’appropriation sont notables.

 Le premier a l’avantage d’aller à l’efficacité, les experts réfléchissant en amont sur des propositions et des solutions potentielles, et les parties prenantes généralement « non expertes » donnent leur avis et complètent le propos.

 Le second a l’avantage d’allier experts et non experts. Ces derniers apportent leur savoir-faire, à travers leurs idées, leurs pratiques et aspirations profondes, aidés par les experts qui vont les accompagner dans l’émergence de propositions à impact, en apportant leur propre savoir-faire.

 

Le « faire avec » conserve une hiérarchisation des savoirs et des expertises , les experts conservant la main sur les propositions qui seront choisies et éventuellement complétées par les non-experts. C’est la pratique la plus courante en concertation, parce qu’elle reste rassurante pour les maîtres d’ouvrage et les experts qui conservent ainsi le contrôle des débats et des savoirs.

Et comme elle met en œuvre l’implication des non experts, on a tendance à appeler cette démarche « co-construction », alors que le partage de la connaissance est très infime en n’impliquant généralement que le partage de la décision. Les participants ont généralement une posture assez passive, en se concentrant essentiellement sur la réponse à donner.

 Le « faire ensemble » s’inscrit dans une construction partagée et reconnaît le non expert comme un « sujet » capable de réflexion et d’action, dans une parité dépassant les forces, compétences et savoir-faire du seul expert. C’est une pratique qui se développe et qui nécessite une attention plus forte vers une reconnaissance et une estime réciproque, qui va créer un équilibre dans la relation et dans l’utilisation des connaissances. Les participants sont ainsi pleinement acteurs de leur avenir.

 

Ainsi le « faire avec » considère le savoir-faire des experts comme moteur de la concertation et permet aux parties prenantes de s’appuyer sur ces savoirs pour prendre les meilleures décisions possibles.

 Alors que le « faire ensemble » ouvre à l’intelligence de l’autre en s’appuyant sur la confiance et l’enrichissement mutuel, à la recherche des communs, dans l’authenticité et la création ou renforcement du lien social.

 

Pour les maîtres d’ouvrage et les experts, passer du « faire pour » au « faire avec » est plutôt relativement simple. Mais passer du « faire avec » au « faire ensemble » est un changement complet de paradigme , qui nécessite d’accepter de partager les savoirs et d’imposer la confiance comme socle commun.

« Faire avec » est un premier pas vers la collaboration et la coopération.

 « Faire ensemble », c’est l’occasion unique de s’enrichir mutuellement, de co-construire ou co-concevoir un projet qui sera naturellement et durablement ancré dans son territoire par l’apport de ceux qui vont y vivre. La compréhension, l’appropriation et l’adhésion en seront amplement facilitées. Sans parler de la fierté collective engendrée !



par Karine Morenville 06 juin, 2022
Comment la gestion de projet peut-elle s'appuyer sur la méthode pour s'ouvrir la voie expérimentale de la co-conception ?
 
La méthode nait de l'expérience, alors que l'expérimentation s'active à ouvrir de nouvelles portes. Allier l'expérience à l'expérimentation permet ainsi à la méthode de faire émerger quelques "clés" de réussite.

Le premier enjeu est d'inventer des formes d’action qui permettent de susciter l’implication du plus grand nombre. Chaque projet est expérimentation et doit être adapté au contexte et porté par un noyau fort. Ce "groupe-ressource" constitué a pour objectif de fédérer positivement et de créer une dynamique de projet qui lui donnera une légitimité et envie d'y participer.
 
Le deuxième enjeu est d’allier la pensée à l’action, sans omettre la complexité. Chaque étape est importante et le temps à y consacrer l'est aussi : d’abord assoir le projet sur un socle et des valeurs communes qui sont les fondations du projet, édifiées par les participants (et non par le Maître d'Ouvrage) - de l’ambition à la vision. Puis se projeter ensemble grâce à des rêves communs et des propositions à fort impact qui font sens, à partir des idées et aspirations individuelles de chacun, débattues et partagées par le collectif - de la vision au projet. Enfin le projet pourra alors être imaginé et co-conçu dans la confiance et l'épanouissement des idées individuelles et collectives, guidé, dynamisé et "viabilisé" par l'équipe de professionnels et d'experts.
 
Le troisième enjeu est la coordination et la coopération entre experts et non experts, suivant une communication adaptée et un langage commun. Le processus de création en sera renforcé et enrichi, de même que l'ancrage dans l'organisation ou le territoire. Ce travail en commun, où chacun trouve sa place et où chaque idée peut être mise en valeur, doit être assumé par toutes les parties prenantes.
 
Et enfin le quatrième enjeu est de porter collectivement le projet qui en découlera, afin de créer de la valeur pour toute la communauté, sans laisser toute la responsabilité aux seuls participants. Ce dernier acte est essentiel pour instaurer et diffuser la confiance qui se révèle, le plus souvent, comme la principale clé de réussite du projet.
par Karine Morenville 24 juin, 2020

Dans un premier article, nous évoquions, à travers l’étude de Serge SCHMITZ, professeur et chercheur à l’université de Liège, les grands principes du « territoire à soi » en entreprise et les réactions émotionnelles pouvant être engendrées par l’aménagement de l'environnement de travail.

Face à une généralisation croissante du télétravail, même limité à 1 ou 2 jours par semaine, la notion même de « territoire à soi » au travail va prendre un tout autre sens.

En effet, le télétravail ramenant partiellement le travail dans la sphère domestique, et libérant concomitamment des espaces au bureau, on peut penser qu’un nouvel équilibre va naître au profit de « territoires partagés ».

Les individus en seront particulièrement impactés dans leur vie quotidienne, d’où la nécessité de repenser collectivement les organisations en mettant l’Homme au centre des préoccupations.

Dans ce deuxième article, prenons du recul et de la hauteur, et ouvrons plus largement sur l’impact du télétravail dans le partage de nos « lieux de vie » et dans l’aménagement des territoires.

Car dans le contexte actuel, il est illusoire de croire que tout redeviendra comme avant dans un avenir proche. Et même en se projetant en 2022 avec un soi-disant « retour à la normale », qui voudra bien braver l’incertitude en choisissant le statu quo ?

A l'écoute du monde qui nous entoure, l’impact est déjà là. Le télétravail va profondément modifier la société en général en bousculant les territoires de chacun, ouvrant une porte vers un nouveau modèle environnemental, économique et social.

Quel est l’avenir du bureau personnalisé utilisé que partiellement dans un contexte économique difficile pour les entreprises ? Comment intégrer le télétravail chez soi tout en respectant l’intimité de chacun ? Quel impact du télétravail sur les équilibres sociaux, sur les écosystèmes locaux, sur l’aménagement des territoires ?

Et comment l’industrie immobilière d’entreprise et résidentiel va réagir afin d’anticiper les virages à venir ?

La "déterritorialisation" du travail, voilà un nouveau paradigme à investir collectivement.


D’UN TERRITOIRE A SOI AU TERRITOIRE PARTAGÉ

En Ile de France, compte tenu des prix de l’immobilier, la question de l’optimisation des surfaces de bureau sera un sujet prépondérant pour les entreprises, notamment dans le contexte économique actuel nécessitant des besoins en trésorerie.

Le poste de travail personnalisé risque de perdre encore de son attrait du point de vue financier, au profit d’un poste de travail partagé à plusieurs, en fonction des jours de la semaine.

Cela ne signifie pas que le flex-office a définitivement gagné, mais que les organisations, au sein des entreprises, devront être repensées d’un point de vue global, avec agilité et flexibilité, entre travail à distance et travail au bureau.

L’organisation du télétravail étant avant tout une organisation à imaginer au sein d’une équipe pour en conserver toute la performance et la cohésion, il serait judicieux que la réflexion liée au partage des espaces soit également du ressort de ces mêmes équipes. Il en résultera un sentiment d’appartenance et de valorisation individuelle et collective, et de décisions partagées, donc mieux comprises et acceptées - à contrario de la déshumanisation subie et ressentie en flex-office ces dernières années. Il est important que chacun trouve sa place au sein de « sa tribu » et en lien avec son écosystème.

Par ailleurs, le télétravail ne sonne pas le glas du bureau solo, bien au contraire. Les mesures sanitaires liées à la COVID lui ont redonné un attrait particulier. Disposer d’un bureau solo à partager en fonction des jours de la semaine, est tout à fait envisageable. Et cela lui ôtera notamment toute dimension hiérarchique, ce qui n’est pas plus mal.

L’objectif est que les dirigeants d’entreprises et leurs équipes, assistés de leurs conseils, aient de vrais choix d’aménagement, à l’image de leur organisation.

Pour cela, il faut s’assurer que les immeubles tertiaires qui sont construits aujourd’hui ont bien gardé toute leur flexibilité (possibilité d’espaces fermés ou d’espaces ouverts), notamment en termes de réseaux, sans devoir payer des surcoûts exorbitants pour pouvoir revenir aux bureaux fermés.


A L'ÉCOUTE DU MONDE QUI NOUS ENTOURE

Il suffit d’écouter les DRH qui remontent la question du télétravail par les candidats au recrutement comme quasi systématique et comme un critère d'acceptation du poste. Ces mêmes DRH qui doivent mettre en place avec les IRP des plans de mobilité en ouvrant la réflexion sur la diminution des déplacements et l’usage des modes de transport alternatifs à la voiture individuelle.

Le télétravail est devenu essentiel dans l’équilibre vie pro-vie perso des salariés, ainsi que dans la transition écologique des entreprises, et s’inscrit pleinement dans la démarche RSE.

Il suffit d’analyser les enquêtes internes lancées dans les entreprises et qui relèvent 85% minimum de collaborateurs favorables au télétravail et 95 à 99% des postes éligibles dans les entreprises de services .

Il suffit d’écouter certains dirigeants et managers qui considèrent que les derniers freins ont été levés, à savoir la confiance envers leurs collaborateurs qui, pendant le confinement, se sont adaptés à la situation, et ont largement contribué, quand c’était possible, à la poursuite de l’activité. Les outils de communication en visioconférence ont permis de réaliser des prouesses à distance pour conserver le lien et poursuivre l’activité dans de très nombreux domaines.

Plus globalement, l’impact du télétravail se fait déjà ressentir, interpelle et inquiète aussi.

Écoutons dès aujourd’hui les commerçants, restaurateurs, taxis et VTC, ainsi que tout l’écosystème évoluant autour des lieux de travail. L’impact d'une baisse d'activité est déjà ressenti et la crainte que cela s'inscrive dans la durée est forte. L’avenir des quartiers d’affaires et des zones d’activité non mixtes est à considérer avec la plus grande attention.

Considérons les travailleurs qui ne pourront pas télétravailler, les réactions des syndicats sur la question du collectif de travail, déjà en perte de vitesse, et dont l’action collective pourra être encore plus ralentie par le télétravail.

Entendons également les adolescents qui réagissent déjà au sein des familles sur l’emprise des parents en télétravail sur « leurs » créneaux horaires qui leur étaient auparavant personnellement réservés au sein de la maison…

Projetons-nous aussi sur cette notion de « territoire à soi » qui tendrait à disparaître par l’assouplissement des limites entre vie professionnelle et vie privée, et au sein même de la vie privée d’engendrer des conflits dans l’intimité de chacun.

Le télétravail fait indiscutablement débat tant son impact est sensible dans toute la société.

Ce n’est donc pas qu’un sujet d'entreprise, sur le management à distance, l’unité et la cohésion, l’aménagement des postes de travail ou la sécurité des données…

Il s’agit d’une porte ouverte sur un nouveau modèle environnemental, social et économique.

 

LA DETERRITORIALISATION : UN NOUVEAU PARADIGME A INVESTIR

L’industrie immobilière et l’aménagement des territoires ont un immense chantier face à eux.

Qu’est-ce que sera « aller au bureau » demain ?

Comment anticiper les évolutions afin de répondre au mieux aux besoins d’espaces tertiaires réinventés agiles et flexibles qui sauront valoriser l’unité, la cohésion et le lien social ? Comment répondre aux capacités financières des entreprises fortement mises à mal ?

Quelle imbrication du poste de travail dans le logement, dans l’immeuble résidentiel, autour des résidences ? Le nouvel équilibre vie privée-vie intime à trouver ?

La déterritorialisation se retrouvera-t-elle aussi dans l’immobilier, dans une mixité « entreprise et résidentiel » rattachée ?

A quelles évolutions s’attendre sur la nature des baux lié au besoin de flexibilité des entreprises ?

Pour les investisseurs, comment évaluer la valeur de résilience d’un immeuble ? à travers sa capacité d’adaptation, de résistance aux crises quelles qu’elles soient (organisationnelles, sanitaires, climatiques, environnementales… ?), et de transformation ?

Faut-il attendre un renouveau des territoires grâce à l’avènement du travail à distance ?

Comment les Maîtres d’Ouvrage intégreront le risque environnemental dans leurs opérations, ainsi que la plus grande flexibilité et évolutivité architecturale et technique, alors que les réglementations et les normes pèsent déjà lourdement dans les bilans financiers ?

Et bien sûr quelle évolution du poste de travail « au bureau » et son impact sur « le territoire à soi », dans les organisations du travail. Les « ressources » humaines vont-elles reprendre une place centrale dans l’entreprise, en facilitant et en responsabilisant les collaborateurs, comme de véritables partenaires, une richesse, non pas à exploiter, mais à valoriser à sa juste mesure ?

Les débats sont ouverts vers la mise en place de nouveaux équilibres.


par Karine Morenville 11 juin, 2020

S’approprier un lieu, c’est lui donner un sens. Ce sens peut être individuel ou bien commun.

L’important est ce qu’il génère pour chaque personne, car la relation avec un lieu peut être multiple, et fonction de l’investissement que l’on y met.

Dans le contexte de transformation actuel et notamment de la démocratisation du télétravail, la réflexion collective sur le « territoire à soi » est un enjeu d’autant plus essentiel que le travail s’invite dorénavant à la maison.

Dans ce premier article, revenons sur ces quelques grands principes qui nous éclaireront sur les réactions émotionnelles pouvant être engendrées par l’aménagement de l'environnement de travail.

Dans un second article, appliqué au contexte actuel, nous évoquerons l’impact du télétravail sur l’extension horizontale du territoire à chez soi, et ses conséquences possibles, directes et indirectes, sur l’immobilier d’entreprise.

Et dans un troisième article, nous nous projetterons dans un futur proche et imaginerons comment ce territoire à soi pourrait être profondément réinvesti et apprécié dans l’immobilier d’entreprise et résidentiel.

 

SAISON 1 : DES CODES A DÉCODER POUR MIEUX SE PROJETER

Dans une excellente et très synthétique étude intitulée « Un besoin de territoire à soi*», Serge SCHMITZ, donne quelques clés de compréhension pour un aménagement des espaces.

Le partage de l’espace, que l’on soit dans son logement, dans l’entreprise ou sur une plage, marque le besoin de mettre en place une certaine stabilité et donc de retrouver un sentiment de sécurité et de bien-être, même si celui-ci n’est qu’éphémère.

Au bureau, cela se concrétise très facilement par l’installation d’affaires personnelles, de photos, posters et dessins d’enfant. En façonnant ce lieu à son image, on se l’approprie et on retrouve ainsi chaque jour ce « repère-repaire » comme une passerelle invisible qui nous relie à notre propre intimité et nous donne confiance. On marque ainsi son territoire au milieu des autres, en posant des limites clairement distinctives.

Serge SCHMITZ évoque également la notion d’attachement au lieu. Plus la personne s’engage dans le devenir du lieu, donc dans sa personnalisation, plus elle s’y attache. Donc, plus l’engagement est fort, plus le changement sera difficile, sans nouvelle appropriation préalable.

Grâce à ce territoire à soi, on se positionne également par rapport aux autres et on s’identifie au lieu par un sentiment à la fois d’appartenance et de reconnaissance.

« J’ai ma place attitrée que je retrouve chaque jour, donc je fais partie du groupe, donc j’existe. Ou j’ai un bureau solo qui affirme ma position de manager. Ou encore plus mon bureau est spacieux, mieux je me sens considéré.e dans l’entreprise. »

Et donc inversement, plus on optimise ou neutralise un lieu sans anticipation, plus on le déverse dans l’anonymat - soit en supprimant les bureaux fermés, soit en n’attribuant plus aucun bureau - plus on crée une dépersonnalisation, un désengagement et un sentiment d’abandon. « Je ne suis plus reconnu.e soit en tant que manager, soit en tant qu’individu en général. » Et chez les personnes sensibles et très attachées à l’appropriation (elles sont nombreuses, car l’humain est d'abord fait d’émotions), les sentiments de stabilité et de sécurité peuvent très vite s’effondrer. Certaines personnes pourront développer un stress, d'autres s’éteindre et se retrancher sur elles-mêmes pour mieux se protéger. Et certains managers, peu matures, pourront compenser la perte de leur territoire réservé en affirmant d’une façon autoritaire leur pouvoir. Le résultat sur la communication, l’autonomie et la responsabilisation des équipes en sera très dégradé.

C’est le revers de la médaille, alors que l’objectif initial était bien d’ouvrir et de partager l’espace pour mieux communiquer et être plus agiles ensemble.

Mais tout n’est pas perdu ! Serge SCHMITZ de compléter : « Un même espace peut être approprié par des personnes différentes à condition que leurs usages du territoire soient compatibles et n’entrent pas en conflit . » Et de souligner « l’importance de la communication pour éviter de tomber dans des logiques territoriales où l’espace serait purement interdit d’usage à d’autres groupes. Dans les faits de société, cela nécessite non seulement des arbitrages mais aussi des aménagements et la sensibilisation des usagers au partage de ces espaces. ».

Donc des compromis territoriaux existent bien, entre pairs qui se reconnaissent mutuellement, par équipes ou directions par exemple. Faut-il simplement les rendre possibles, en mettant en place, pendant le projet de transformation immobilière, des moments de partage. Ces moments de co-construction permettront une appropriation progressive et une meilleure acceptation du changement.

L'entreprise Pernod-Ricard, dans le cadre de la construction de son nouveau Siège à Saint-Lazare a consulté tous ses collaborateurs lors d'ateliers de co-création, pour imaginer avec chaque équipe leurs aménagements. Les paramètres variants, ouverts à la co-conception, avaient été préalablement définis par un groupe de travail. De la même façon qu'avait été imaginée la création de "villages" en flex-office par Directions, et les interrelations entre "villages".

Serge SCHMITZ précise que le lieu est d’abord inscrit dans la matérialité de l’espace, « mais aussi défini par les sociétés et les individus qui y inscrivent leur histoire. Les investissements personnels, le vécu individuel complètent les composantes de la signification des lieux ».

La co-construction de nouveaux modes de travail et d’un nouvel espace est l'occasion de recomposer une histoire collective, à partir des histoires individuelles, inspirantes et fondatrices, qui vont donner un sens commun au lieu, d’une façon symbolique et personnelle. Anticiper et concerter, c'est donner la possibilité de s’ancrer collectivement et durablement dans un nouveau territoire à soi.

Voilà de quoi retrouver du sens en partageant stabilité, sécurité, identité et par extension appartenance et reconnaissance.

En lieu de conclusion, ou plutôt de transition avec l’article qui suivra, une question d’actualité se pose forcément : est-ce que le COVID 19 et la nécessité de renforcer l’hygiène et la sécurité sanitaire des bureaux va provoquer un retour massif des bureaux individuels, fermés et attribués ?

Ce complet retour en arrière semble quand même peu probable, surtout si l’on considère la démocratisation du télétravail ou plus généralement du travail à distance, et la nécessité de mettre en place des organisations hyper-flexibles. Quoi qu’il en soit ces organisations sont à réinventer globalement au sein des entreprises, et donc l’immobilier, lui aussi, devra s’adapter en proposant des solutions innovantes.

 

* « Un besoin de territoire à soi : quelques clés pour un aménagement des espaces communs » - Serge SCHMITZ - Revue de géographie Belgeo – 2012

par Karine Morenville 08 janv., 2020

Dans l’habitat comme dans l’entreprise, la conception des espaces de vie et de travail constitue aujourd’hui un enjeu social et environnemental majeur. Peut-on demander aux habitants ou aux collaborateurs d’entreprise de s’approprier des lieux, d’habiter mieux, de travailler mieux, de collaborer mieux, d’utiliser mieux, alors qu’ils n’ont pas participé à leur conception ?

Aujourd’hui, tous les acteurs de l’immobilier ont pris conscience de la nécessité de prendre en compte les usages des habitants ou des utilisateurs, et les nouveaux modes d’habiter, de travailler, de se divertir… au plus proche des réalités sociales.

Pourtant la plupart hésite encore à aller se confronter à la réalité du terrain et aux attentes et besoins des femmes et des hommes qui habiteront ou utiliseront les nouvelles constructions, de peur de ne plus rien maîtriser, ni le temps, ni l’économie du projet, ni le process… et pour un résultat « qui se révèle finalement plutôt « déceptif », car soit tellement proche de ce qu’on imaginait soi-même, soit impossible au final à mettre en oeuvre ».

Alors se référer aux enquêtes et études socio-économiques et de marché, ou simplement reproduire les mouvements ascendants des nouveaux concepts immobiliers semblent des solutions finalement beaucoup mieux acceptables et surtout adaptées aux modes de production habituels.

Car tout changement nécessite un investissement, un effort, de la formation… bref un risque de remettre en question ses pratiques et un modèle économique qui a fonctionné et qui en apparence fonctionne toujours.

Alors quel est l’enjeu de la co-conception ?

La concertation citoyenne et la co-conception ont souvent, dans l’histoire, plutôt suivi des principes ou des chemins idéologiques, qu’ils soient sociaux, politiques ou utopiques. Ces actions participatives n’ont généralement pas dépassé le stade de l’expérimentation locale ou celui des convictions profondes et personnelles de ceux qui les mettaient en oeuvre.

Pourtant les grands appels à projet urbains et immobiliers lancés ces dernières années pour réinventer collectivement les villes, les quartiers ou les entreprises ont remis les principes de la démocratie participative sur le devant de la scène, en l’incitant et parfois en l’imposant aux opérateurs immobiliers, comme un chemin naturel vers une ville plus respectueuse de ses habitants et de ses usagers.

Et là, on commence à parler non plus d’idéologie sociale ou politique, mais d’ancrage social et territorial.

Cet ancrage est nécessaire d’une part à la reconnaissance des besoins de chacun dans une société qui a évolué et qui continuera d’évoluer, et d’autre part à la création de lien social et de coopération, un maillage transversal empreint de diversité et d’altérité qui se révèle essentiel pour faire face au changement et traverser les grandes mutations en cours.

Un ancrage, c’est un enracinement, comme on plante un arbre. On vient ancrer des racines, une assise suffisamment solide et pérenne pour recevoir quelque chose qui va grandir et continuer à évoluer. Donc rien de figé dans tout cela, bien au contraire, l’enjeu sera de faire pousser sur cet ancrage des édifices ou des organisations qui sauront s’adapter aux besoins et aux attentes des utilisateurs et qui continueront d’évoluer avec eux.

En immobilier d’entreprise, l’ancrage sera la culture d’entreprise. Et quand on parle de changement de culture, notamment managériale, on ne s’attaque pas aux racines ni aux valeurs de l’entreprise qui, elles, restent bien ancrées, mais bien à ce que l’on a fabriqué au fur et à mesure de l’évolution de l’entreprise. Cela signifie que l’on a souvent tort de confier le changement aux seuls managers, car ce seront les premiers à résister au changement. Remettre en question ce que l’on a porté et diffusé pendant des années est très difficilement acceptable. En revanche, s’appuyer sur ses valeurs, ses ressources, ses potentiels, brasser des idées qui ont fructifié, interagir entre collaborateurs volontaires, co-concevoir et co-construire un avenir commun, là on ouvre véritablement la porte du changement positif.

En immobilier résidentiel, l’ancrage sera la culture des futurs acquéreurs, les récits qu’ils portent en eux, leurs aspirations quant à l’avenir de leurs familles et à son évolution, couplés à la culture, aux récits et aux ressources locales, associés à la créativité et au pragmatisme des architectes et des urbanistes. Ces derniers concevront une structure d’immeuble ou une planification urbaine suffisamment malléable pour s’adapter aux utilisateurs et continuer à s’adapter aux évolutions à venir.

S’appuyer sur ce qui nous rend vivant et sur ce à quoi on aspire individuellement puis collectivement, voilà une voie à prendre pour envisager une co-conception efficace et déterminée.

Cela nécessite :

-         D’abord une conviction et une ambition partagée en amont par toutes les parties prenantes. Cette ambition sera la ligne directrice du projet, le socle commun, « le cap à tenir ».

-         Ensuite des rencontres, car il ne peut y avoir de co-conception sans contact avec les futurs utilisateurs. Il est illusoire de croire que l’outil internet, même le meilleur, viendra suppléer la concertation. Car l’un des gages de réussite de la co-conception est la création de lien social  par la concertation. C’est ce lien social, la coopération et la pédagogie développée, qui permettront une co-construction efficiente de l’immeuble ou de l’organisation. L’utilisateur est au cœur de la démarche. Le reste n’est qu’outils, même s’il est bien sûr primordial d’être bien outillé pour co-concevoir.

-         Pour cela, la boîte à outils proposée par l’équipe d’architectes permettra à la fois de développer la créativité des utilisateurs et de maîtriser le projet et ses modifications.

-         Et enfin du début jusqu’à la fin, une méthode d’animation pragmatique, solide, rythmée, temporisée, invitant à la co-décision à chaque stade d’avancement.

Voici les ingrédients d’une démarche de co-conception réussie et performante.

Alors nul besoin de nombreux ateliers ou de réunions à rallonge. Il est aujourd’hui tout à fait possible d’envisager la co-conception en immobilier d’entreprise, comme en immobilier résidentiel, en maîtrisant le temps, l’économie du projet, la qualité du résultat, tout en créant de la valeur à tous les stades du projet.

Bien sûr cela suppose de la confiance  et une conviction profonde, celle de croire en la valeur des femmes et des hommes, et en leur capacité de bâtir ensemble un futur désirable.

par Karine Morenville 03 janv., 2020
Hommes et Lieux vous présente ses meilleurs voeux pour 2020 :
- une vision à partager et de la méthode pour tenir le cap,
- de la créativité et de l'innovation pour appréhender positivement les mutations en cours,
- de l'énergie et de la vitalité pour mener à bien les projets,
- et de la joie pour vivre intensément les instants présents.
par Karine Morenville 02 déc., 2019

Nous avons mis des années à fabriquer un monde qui se veut aujourd’hui à bout de souffle, malgré les alertes, les reproches, les initiatives localisées, le soutien de la compétitivité et de l'innovation technique...

L’urbanisme s’est étalé pour répondre au désir de chacun d’être propriétaire de sa maison. Aujourd’hui on demande à ceux qui suivent de rester groupés, d’accepter de vivre dans une ville plus dense, plus peuplée, mais qui se voudra décarbonée, mieux équilibrée, mieux desservie, plus intelligente et donc plus humaine.

Les entreprises s’ouvrent par plateaux entiers pour répondre au désir de communiquer, d’échanger, de créer, bref d’être plus agiles. On demande à ceux qui travaillent de rester groupés, d’accepter de vivre dans des surfaces plus petites, plus peuplées, mais qui se voudront décarbonées, mieux équilibrées, mieux aménagées, plus intelligentes donc plus humaines.

Les bâtiments déploient des usages multiples pour répondre au désir de services, de connectivité, de loisirs, bref de proximité et de facilités. On demande à ceux qui y vivent de rester groupés, de consommer sur place, d’aimer ce qui les entoure et surtout d’y trouver le bonheur, bref de se recentrer sur l’humain, sur « ce qui est bon pour l’Homme ».

Les images de catastrophes environnementales s’enchaînent sur les écrans, décrivent un monde qui part « à vau-l'eau » et on demande à chacun de se mobiliser, de réduire son impact écologique, de passer immédiatement au zéro carbone, de faire des efforts, bref de réagir à son échelle.

Mais cela ne bouge toujours pas. Alors il est urgent de pousser les scientifiques à dire ce qui les inquiètent depuis des années, sans avoir peur de faire peur à la population, de laisser sortir les lois qui végètent depuis des années, de menacer de représailles ceux qui ne voudront pas se plier aux nouvelles règles, bref de faire peur, car « la peur fait agir ! ».

D’ailleurs la peur fait-elle agir ? La peur, l’angoisse, l’anxiété, la culpabilité, la colère tétanisent, retranchent, annihilent, bref déconcertent et laissent place à un sentiment d’impuissance individuelle. Il faut être d’une « bonne nature », invariablement positif et souriant, ou avoir appris à gérer ses émotions pour capitaliser sur tout ce négatif absorbé, et repartir le cœur vaillant vers la construction positive d’un futur désirable.

Pourtant il va bien falloir à un moment donné conduire le changement, passer de solutions purement techniques ou technologiques à des solutions plus « éthiques ». Comprendre que « ce qui est bon pour l’Homme » ne l’est pas forcément pour la nature et que se recentrer sur l’humain, n’est pas se recentrer sur l’individu, sur son bien-être, sur ses usages, les services dont il a besoin et qui le rendront plus heureux, mais plutôt sur la création de sens.

C’est ce sens commun qui donnera une vision partagée à l’ensemble de la communauté et qui contribuera d’une part au rebond et au mouvement, et d’autre part à la réussite des actions collectives qui seront entreprises pour vivre ensemble, au cœur de la nature, de façon respectueuse et durable.

La co-construction est un moyen de recréer du sens et de trouver des solutions collectives pour faire face à des défis considérables. Ce n’est pas la peur qui fait agir, c’est l’urgence de retrouver son sens de l’humain et du commun (vous savez le bon mot du papi : « il nous faudrait une bonne guerre ! »), le désir d’agir ensemble face à l’adversité.

On ne parle plus à cet instant d’idéologie sociale ou politique, de positivisme ou d’idéalisme qui ont été les moteurs de la co-construction participative, et qui sont toujours restés à l’état d’expérimentations et d’innovations sociales sans lendemain.

On parle là d’une co-construction créatrice de valeurs humanistes qui permettra de réagir ensemble face aux grands défis d’aujourd’hui.

par Karine Morenville 12 nov., 2019

Vous êtes dirigeants d’entreprise et vous souhaitez déménager ou moderniser vos espaces de travail. Quelle solution choisir entre bureaux fermés ou partagés, open-space*, flex-office** et ses différentes inspirations, activity based office***, hypertravail****, etc…, sans que cela ne devienne un véritable casse-tête ?

Réaliser un benchmarking des pratiques existantes ou innovantes, lire des articles dans la presse, se faire accompagner par un conseil en immobilier, un architecte ou un consultant en espaces de travail… Toutes les informations recueillies sont précieuses et présentent généralement les avantages et les inconvénients de chacune des solutions, en s’employant à vous convaincre que vos espaces de travail reflètent le niveau d’ouverture de votre entreprise, de son management et de son organisation.

Que votre choix soit axé sur une problématique économique et/ou sur la volonté de mettre en place de meilleurs outils de collaboration et d’innovation, tout en assurant une meilleure qualité de vie au travail et une fidélisation de vos collaborateurs, un tel projet impliquera nécessairement des changements dans votre entreprise. Et ces changements seront d’autant mieux acceptés positivement si, parallèlement, vous renforcez votre socle commun qui est constitué de vos ressources fondamentales :

-        Le respect de votre ADN et de votre culture d’entreprise, car vous êtes unique,

-        La valorisation de la qualité de la relation que vous entretenez avec vos équipes,

-        La création de lien social entre les services et les collaborateurs.

 

A partir de là, comment être influencé positivement et prendre la bonne décision ?

Voici 10 conseils de bon sens pour aborder le sujet :

1 -     Vous êtes Maître à bord . Qui est mieux placé que vous ou que vos collaborateurs pour dire ce qui est bon pour votre entreprise ?

2-     Vous n’êtes pas seul , vous avez toute une équipe autour de vous.

3 -     Vous avez une ambition, partagez-là avec un groupe de collaborateurs connaissant bien l’entreprise et soucieux de son avenir.

4-     Ensemble, faîtes un état des lieux de vos modes de travail actuels, de votre culture et ADN, de ce qui fonctionne bien dans votre entreprise, de vos impératifs juridico-financiers, de vos valeurs et responsabilités, de vos objectifs et attentes…

5 -     La vision s’éclaircit, il vous reste à lui donner du sens et à l’incarner , avant de la communiquer à tous vos collaborateurs.

6-     Vous êtes prêt à faire un choix en toute connaissance de cause.

7-     Déléguer l’appropriation du projet en faisant participer vos collaborateurs à la mise en place d’un nouveau projet de vie pour le bien commun.

8 -     Profitez de ce moment de transition pour réfléchir ensemble à vos modes et organisations du travail.

9-     Appuyez-vous sur les ressources positives de votre entreprise pour resserrer les liens, développer la communication et créer l’ouverture.

10-   Emménagez dans vos nouveaux locaux et profiter de l’élan positif initié lors de cette période féconde pour affirmer le sentiment d’appartenance et booster votre performance.

 

Alors bureaux fermés, partagés, open-space ou flex-office ?

Chaque entreprise détient les clés de ses nouveaux aménagements, bien avant d’en prendre possession.

Ces clés vous permettront d’initier le changement progressivement, sans choc culturel, avec l’assistance attentive et objective, éclairée et novatrice de vos conseils, architectes et spécialistes en espaces de travail, pour que vos futurs aménagements soient le reflet de votre nouvelle organisation et de vos nouveaux modes de travail.

 

*Open-space : espace de bureaux ouvert.

**Flex-office : espace de bureaux ouvert, sans bureaux attribués, comprenant en marge des espaces spécifiques (bulles, créativité et collaboration, silence…).

***Activity based office : principe développé à partir du flex-office où chaque équipe développe son espace en fonction de ses propres usages.

**** Hypertravail : concept déployé en fonction d’un mobilier modulable à volonté pour des équipes rassemblées dans des espaces dédiés pour plus d’agilité et de créativité.


par Karine Morenville 06 nov., 2019

Si vous souhaitez ouvrir un projet à la concertation habitante, citoyenne ou en entreprise, voici quelques conseils à suivre pour garantir une réelle valeur ajoutée de la concertation au projet et assurer sa réussite, tant sur le plan des informations et des idées récoltées, que des impacts positifs générés pour toutes les parties prenantes.

 

La concertation doit ouvrir des voies

Plutôt que de donner de la voix, en demandant aux citoyens ou aux collaborateurs d'une entreprise de donner leur opinion sur les projets quelle qu’en soit la nature, conduisant le plus souvent à des débats axés sur les problèmes ou qui suscitent des réactions défensives débouchant rarement sur une vision nouvelle, la concertation doit ouvrir des voies dans le but d’envisager positivement l’avenir du projet.

 

La concertation doit être ciblée

La concertation doit concerner un sujet clairement défini et cadré, comprenant des règles du jeu connues à l’avance, pour une meilleure compréhension et appréhension par les participants.

Trop large, la concertation risque de remettre en cause les fondamentaux du projet et des mois de travail, voire de négociations. Elle engendrera des interrogations et des disgressions qui se révèleront contre-productives.

 

La concertation doit permettre de libérer la parole et de développer la confiance

La concertation doit s’adresser plus particulièrement aux parties prenantes du projet, et également à des personnes n’ayant pas forcément l’habitude de participer à des actions collectives, mais ayant un réel intérêt pour le projet. Axée sur le récit et la narration individuelle grâce à des méthodes simples et clairement orientées vers l’expression positive des pratiques et des expériences, elle permet à chacun d’exprimer des idées, des usages et des ressentis, et de les partager sans pression, ni intimidation.

La concertation ainsi développée génère de la confiance, met en lien et construit un sentiment d’appartenance.

 

La concertation doit libérer les énergies

La concertation doit mettre en connexions les participants en combinant leurs énergies, développer l’écoute et le partage des idées afin de créer une vision collective. Chaque participant pourra se projeter, prendre de la hauteur, envisager des propositions possibles pour organiser un avenir pour le bien commun.

 

La concertation doit transformer en générant une co-construction qui convient à tous

La concertation doit orienter vers une vision audacieuse du projet et permettre l’émergence des rêves pour co-construire un avenir désirable. Elle doit éviter l’approche du projet par la résolution de problèmes, et au contraire, générer une conduite positive et constructive du projet.

 

Préalablement à la concertation, une bonne préparation entre le Maître d’Ouvrage ou le dirigeant d'entreprise et l’accompagnateur/animateur est nécessaire afin de bien comprendre les enjeux de la concertation, de définir et d’écrire ensemble l’ambition du projet, ainsi que les questions ouvertes qui formeront la ligne directrice de la concertation. Couplée à une méthode de conduite de projet solide axée sur le résultat, et à la bienveillance et à l’altérité de l’animateur, c’est la garantie pour le commanditaire de mettre en place une action participative efficace et responsable.

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